Lieu d’exposition
La Pulperie de Chicoutimi/Musée régional
300, rue Dubuc, Chicoutimi
418 698-3100, poste 1300
Horaire
7 jours sur 7 de 10 h à 18 h
Septembre 1978. Au fin fond de la forêt équatoriale, un pasteur nommé Jones entraînait dans la mort, au nom d’une secte, 914 de ses adeptes. C’était le suicide collectif de Guyana. Un photographe était sur les lieux. Un scoop journalistique qui marqua la naissance de Cosmos. En ce temps-là, Travolta faisait un tabac. La Révolution iranienne amenait les islamistes au pouvoir. Solidarnosc en Pologne commençait à ébranler l’Empire soviétique. La jeune Cosmos photo était sur beaucoup de fronts, avec un seul mot d’ordre : ne pas marcher sur les plates-bandes des confrères, en courant après l’actualité, mais privilégier les auteurs et couvrir les événements en profondeur.
Le monde et les technologies évoluent. Mais les évolutions n’ont rien changé à la vie d’un monde qui va de crise en crise, d’affrontement en affrontement. L’Irak, le Liban, les révolutions dans les pays arabes, le conflit israélo-palestinien, le Mali… les photographes continuent à nous ramener des photos qui parfois nous irritent, nous mettent en colère ou nous bouleversent. L’homme n’est ni pire ni mieux qu’à ses origines. Il a seulement trop souvent oublié d’être un humain. Changer le monde ? Les photographes ne se font guère d’illusion ! Mais, en le montrant, ils espèrent toujours réveiller la conscience des gens et participer aux changements positifs.
Je ne suis pas sûre que leur action soit aux maux du monde le remède efficace, puisque les conflits perdurent, mais leur rôle est de montrer, et le nôtre en tant qu’agence, de permettre à ces images, dans lesquelles ils s’impliquent profondément, d’être vues par le plus grand nombre. Il ne s’agit pas d’être publié pour être publié, il s’agit de montrer comment vit l’autre; et si ces témoignages peuvent nous apprendre l’humilité et nous donner l’envie de bouger, alors nous aurons le sentiment d’avoir raison de nous battre pour continuer à exister.