Le projet Forest Gardeners
Avec ses 552 millions d’hectares, le Canada détient 28 % de la zone boréale mondiale.
L’incidence de la forêt boréale est planétaire, elle stocke le carbone, purifie l’air et l’eau en plus de contribuer à la régularisation du climat. Elle est également essentielle à l’économie nationale, son potentiel hydroélectrique et le bois d’œuvre qui y pousse constituent des matières premières renouvelables à usage humain. Ces forêts sont composées en majorité (85 %) d’épinettes noires. Une essence très recherchée pour sa résistance, en demande autant comme bois d’œuvre dans la construction que pour la fabrication de pâte et papier à partir de copeaux.
L’industrie forestière représente 25 milliards de dollars annuellement au Canada, soit 1,2 % du PIB en 2018. Elle constitue 7 % des exportations nationales. Loin des légendes folkloriques des bucherons et des draveurs, cette industrie s’est grandement raffinée
L’exploitation à long terme des forêts a obligé l’ensemble de l’industrie à reboiser et par le fait même à participer à la vie de la forestière, à l’aménager. Aidés par les développements scientifiques, les bucherons sont devenus jardiniers. Rencontre entre naturel et artificielle, les forêts productives sont des lieux où la nature suit son cours, orienté par l’aménagement humain.
Le photographe Sébastien Michaud s’est penché sur ces cycles de productions pendant plus de quatre ans. Son reportage en trois parties permet d’apprécier chaque étape de la vie d’un arbre.
Il a d’abord été attiré par les pépinières qui longent les routes du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les forment que créées les serres et les milliers de pouces qui y sont plantés ont été les premières à attirer son œil. C’est ensuite vers le reboisement et la coupe que sa caméra s’est tournée.
« Ça fait quelques années que je baigne là-dedans, l’état de la forêt. Mais ce qui m’intéresse surtout ce sont les travailleurs et le travail. J’ai beaucoup de respects pour les gens qui ont un boulot dur, journalier, sans pause. Un travail des fois un peu ingrat, parce que ceux qui en font leur métier peuvent être la cible de beaucoup de critiques. Mais en fait [le Saguenay-Lac-Saint-Jean] c’est une région où le travail forestier a toujours pris une place super importante dans l’activité économique et sociale. Beaucoup se transmettent cela de père en fils ou de famille en famille ».