Mahsa Ahrabi Fard

Photos Mahsa Ahrabi Fard
Journaliste Alexis Aubin

Femmes en herbe – Little Women

 

12 millions de filles mineures sont mariées chaque année dans le monde, selon Unicef. Bien que le mariage avant l’âge de 18 ans constitue une violation des droits la personne et que la plupart des pays se soient munis de lois l’interdisant, cette coutume demeure encore excessivement répandue dans certaines régions.

La photojournaliste Iranienne Masha Arabie Fard documente depuis plusieurs années les mariages d’enfants dans les périphéries rurales de son pays. En Iran, les jeunes filles sont d’âge nubile dès qu’elles atteignent 13 ans et les garçons peuvent prendre épouse dès 15 ans.

 

Les filles mariées avant l’âge de majorité ne sont prêtes ni physiquement ni mentalement au rôle de mère et d’épouse. Elles sont plus à risque d’être exposées à des complications lors de grosses, d’être victime de violences domestiques ou de contracter des maladies comme le VIH.

L’accès limité à l’éducation et au travail réduit grandement leur chance d’améliorer leur sort et celui de leur famille.

Masha Ahrabi Fard dédie, une grande partie de sa carrière afin de changer ces coutumes encore profondément ancrées dans son pays d’origine : « Les effets négatifs du mariage d’enfants ne se limitent pas aux femmes et à leurs enfants. Il affecte l’institution de la famille et la société. À mon avis, un mariage précoce réduit la qualité de vie des hommes et des femmes et diminue le rôle des femmes dans la société. Le mariage d’enfants place des familles entières dans le cycle de pauvreté perpétuel. Le mariage en bas âges nuit à la carrière et à l’éducation des femmes jusqu’à ce qu’il entraîne une baisse de la croissance économique et du développement pour l’ensemble de la société.

 

 

Deux choses se passent actuellement en Iran : l’une concerne le mariage des enfants et l’autre le mariage des plus de 30 ans. Les mariages d’enfants se produisent à cause d’une sorte de limitation. Des facteurs tels que la pauvreté, les normes traditionnelles et sociales ainsi que l’analphabétisme sont à l’origine de ce phénomène. Ces jeunes filles en sont en quelque sorte victimes. Cela ne se produit pas dans les villes modernes, mais dans les villages aux frontières de notre pays, là où les femmes n’ont pas assez de pouvoir pour trouver un moyen de les libérer de ce carcan.

Je pense que le mariage est un contrat social, une garantie de survie pour la race humaine ; la paix et la santé dans la société sont le résultat d’un mariage sain, mais le mariage des enfants peut entraîner de nombreuses blessures et des désordres aux niveaux individuel et social. À mon avis, le mariage d’enfant en particulier pour les filles est une violation des droits de la personne. Ces pratiques sont d’ailleurs dénoncées par la plupart des instances internationales. »

J’espère que nous cesserons de voir ce genre de choses, non seulement en Iran, mais dans le monde entier. Que ce monde devienne un lieu où les femmes ont toutes une chance de s’épanouir, où les hommes et les femmes ont les mêmes chances en Iran comme ailleurs. Je fais de mon mieux pour contribuer à ce que cela arrive ».

 

Cliquez ici pour notre section Expositions 2020 pour connaitre les lieux d’exposition du festival.

 

Mahsa Ahrabi Fard
Je m’appelle Mahsa Ahrabi Fard. Je suis née en 1983 à Téhéran et j’ai gradué en journalisme. J’ai débuté la photographie journalistique et documentaire en 2007 et suis devenue un membre de la Iranian Photographer National Society et membre de l’Iranian Photojournalists’ Association. Je travaille en collaboration avec des agences de photo en Iran. J’ai été nominée et j'ai reçu des prix à plusieurs reprises dont le prix du Women Press Photographer of the Year of Iran.
Alexis Aubin
Alexis Aubin a étudié les communications à l’UdeM et la photographie au collège Marsan.  Que ce soit comme photojournaliste ou en tant que communicateur pour des organismes humanitaires, il utilise les médias afin de sensibiliser et informer sur les défis auxquels nous devons faire face collectivement.