Photographe : Alexis Aubin
Lieu : Centre des Arts et de la Culture de Chicoutimi
Au plein cœur de la Bolivie, dans les plaines arides de la cordillère des Andes, royaume des communautés Quechuas. Les exploitations minières nous rappellent un passé colonial qui marqua à jamais l’Amérique du Sud. Les veines toujours ouvertes de cette partie du monde y tracent des filons que l’on s’acharne à exploiter.
À Llallagua, capitale de cette région, les mines exténuées continuent d’assumer la subsistance de milliers d’individus. Après les conflits armés pour le contrôle des minerais, les capitaux ont fui les camps qu’ils avaient autrefois érigés, laissant ces épaves à une population qui dû compter sur elle-même pour assurer la poursuite de l’extraction des richesses naturelles couvertes par un désert montagneux.
Alors que l’état bolivien renonçait à la nationalisation de cette mine jugée désuète, les mineurs qui l’avaient investie depuis toujours ont poursuivi leurs activités dans un désordre structuré par la simple initiative personnelle, dénué de recours.
Les conditions y sont d’autant plus difficiles, maintenant que la machinerie y est quasi-inexistante. Quelques coopératives ont vu le jour, mais seulement 30 % des travailleurs en sont membres. Ainsi enfants et vieillards passent l’arche rocheuse chaque matin afin de sous-tirer quelques pierres à la « Pacha Mama » (mère Nature en quechua) en échange les offrandes de coca et d’alcool achètent la clémence de cette dernière.