Lieu : Pulperie de Chicoutimi / Musée régional
La couv’ de Match ! C’est une légende à part entière et un challenge hebdomadaire. Celle où celui qui y figure – qu’ils’agisse d’une célébrité, d’une foule anonyme, d’un événement exceptionnel – entre dans l’Histoire. Ceux qui la conçoivent se décarcassent pendant des heures pour en trouver le sujet. La couv’ de Match est unique. Une photo pleine page et une seule.
C’est tout l’enjeu de la couverture de Paris Match : élire parmi les pulsations du monde celle qui sera le plus en résonance avec la semaine à venir. Match est un magazine d’actualité de dimension internationale, qui couvre tous les champs de l’existence. En un peu plus de soixante ans, ses couvertures ont balayé la planète.
La couv’, c’est la signature du journal, sa « vision » du monde. L’« oeil » de Roger Thérond, le légendaire « patron » des années 1976 à 1999, accompagne toujours les couv’ au moment de leur naissance. Désormais sous l’oeil d’Olivier Royant, l’actuel directeur de la rédaction, c’est un « accouchement » collectif. Un des moments forts de chaque bouclage. Il faut non seulement trouver le sujet – qui, quoi mettre en une –, mais également la photo adéquate. Il arrive qu’il n’y en ait que très peu. C’est là qu’interviennent l’exceptionnel flair des chasseurs d’images du service photo et leur talent de négociateurs. Il peut aussi y avoir trop de photos : le 11 septembre 2001, en quelques heures, 3 500 clichés ont été proposés à Match. Faire le bon choix, à chaud, requiert des nerfs solides.
Il faut ensuite y incruster du texte. Match est un journal d’infos. Les titres, brefs et incisifs, appartiennent de plein droit à la saga des couv’. « La guerre », « Le crash », « Enfer à Bali », « Cote 881 », « Diana, un destin », « La bataille du coeur », « Lune », c’est la bande-son de l’histoire contemporaine. Viennent ensuite le directeur artistique et les maquettistes. Ils « éditent » la photo, la recadrent. Ils choisissent les polices des titres et sous-titres, la taille des caractères comme leurs couleurs. Ce sont les magiciens des couv’, les gardiens du temple de la « Paris Match touch ».
La puissance des couvertures de Paris Match tient à leur capacité à incarner l’Histoire.